"Plus on sait,
et plus on est capable d'apprendre", écrivait en 1928 Emile-Auguste
Chartier, dit Alain. Le cumul des connaissances, clé du bonheur?
Pour
certains, le développement des compétences est une fin en soi. Le confort
intellectuel les déprime: il leur faut un travail exigeant, qui les mette au
défi de progresser. Encore et toujours. Car qui n'avance pas recule...
L'apprentissage,
but en soi ou moyen d'une finalité?
Pour
d'autres, l'apprentissage n'est point le but, mais le moyen de servir une
finalité différente. Gagner davantage, développer son statut, pour prendre deux
exemples classiques dans l'environnement professionnel. Aider les autres,
changer le monde, pour choisir des desseins plus idéalistes, courants dans les
milieux associatifs.
Pour
ma part, je n'apprends que si je découvre. Mieux: il me faut créer quelque
chose de neuf (comme cette chronique) afin d'intégrer une matière. Il est exclu
que je m'enferme dans un cadre strict et applique "bêtement", sans
réfléchir, une formule toute faite. Tiens, voilà qui me rappelle ces bons vieux
cours de physique...
Et
vous, de quoi avez-vous fondamentalement besoin pour apprendre? De partager en
groupe? D'expérimenter concrètement? D'avoir un diplôme en ligne de mire?
Regardez les enfants: combien sont-ils capables de progresser sans s'amuser?
Rationnelle,
intuitive, corporelle et émotionnelle
"L'intelligence,
c'est ce qui dans un homme reste toujours jeune", disait aussi... Alain.
Intelligence rationnelle, certes. Mais également intuitive, émotionnelle et
corporelle. Car le premier aspect n'est utile que pour résoudre les problèmes.
Il n'est d'aucune aide pour imaginer l'avenir, effectuer une action concrète ou
établir une relation (authentique) avec son prochain.
L'intelligence est quadruple ou n'est pas.